« Journalism trust initiative » : un nouvel outil anti-Fake news

Lancée par l’ONG Reporters sans frontières, la nouvelle plateforme souhaite lutter contre la désinformation et les Fake news. Un outil pour mettre en avant des médias considérés comme fiables pour diffuser de l’information et leur délivrer un label.

À l’heure où réseaux sociaux et crise sanitaire sont des facteurs de référence en matière de circulation fluidifiée de Fake news en 2020, Reporters sans frontières (RSF) veut agir. Le Baromètre 2020 d’Edelman Trust, révélait d’ailleurs que près de 74 % des internautes se disent préoccupés par le phénomène de désinformation qui touche les réseaux sociaux.

Le 18 mai, l’ONG a annoncé le lancement d’une nouvelle plateforme dans un communiqué. Avec ce qu’elle a nommé « Journalism trust initiative »(JTI), RSF entend lutter contre les  « Infox » (terme français qui mêle info et intox) : ces informations fausses qui peuvent se propager à vitesse grand V. L’objectif est simple, labelliser les médias que la plateforme jugera suffisamment « dignes de confiance ». Tout ça pour en dresser à l’arrivé une « liste blanche ».

L’idée lui trottait dans la tête depuis quelques temps. « Dans le chaos informationnel actuel, les fausses nouvelles, la propagande et les discours de haine ont un avantage compétitif sur le journalisme » écrit l’ONG Reporters sans frontières dans son communiqué. En 2018, elle lance alors l’initiative avec le soutien de ses partenaires l’Agence France Presse (AFP), l’Union européenne de radio-télévision (UER) et le Global Editors Network (GEN).

Pourtant ce n’est pas faute d’essayer de jouer les chevaliers anti-Fake news dans les médias. En effet, rares se font les grandes rédactions qui n’ont pas encore lancé leur service de « « fact-checking » (vérification des faits). Il y a le Monde et ses       « décodeurs », Libération et son « Checknews », France Info qui se questionne avec « Vrai ou Fake », et tant d’autres.

 

Respect des normes 

Mais pour déterminer quels médias peuvent être « dignes de confiance », JTI a prévu un processus très précis. Avec un ensemble de critères, la plateforme veut pousser les médias à s’auto-évaluer pour vérifier leur conformité par rapport à des    « normes » établies et prévues par les créateurs de la plateforme. En effet, « JTI vise à promouvoir le journalisme par l’adhésion à un ensemble convenu de normes de confiance et de transparence qui seront élaborées et mises en œuvre » explique RSF dans son communiqué.

Par la suite, chaque média qui s’est auto-évalué aura la possibilité de rendre son résultat public sous la forme d’un « rapport de transparence ». Puis, ce sera enfin au tour d’un organisme certificateur indépendant d’évaluer le média en question. À l’issue de tout ce processus et si il a passé les trois étapes, chaque média peut demander à recevoir un label JTI, qui le certifie comme fiable dans l’information qu’il délivre au quotidien.

Le secrétaire général de l’association RSF Christophe Deloire vante « une avancée radicale et innovante dans la lutte contre la désinformation. » Une lutte pour l’heure encadrée sur internet par le CSA (Conseil Supérieur de l’Audiovisuel) en France depuis la loi du 22 décembre 2018. Reste à savoir si la plateforme JTI saura montrer son efficacité pour devenir à son tour un nouveau rempart face à l’enjeu des Fake news.

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