Un livre disparu depuis la seconde guerre mondiale finalement retrouvé
Illustration visible dans l’ouvrage “A ç’qui paraît” © D.Diétlin
Un manuscrit clandestin de la Seconde Guerre mondiale a refait surface 80 ans après son écriture. Celui-ci, écrit pendant l’occupation en France, offre un témoignage atypique des premiers jours de cette sombre partie de l’histoire.
“A ç’qui paraît”, œuvre collaborative du quincaillier Jacques Grenié et du jeune résistant Daniel Diétlin, dépeint la vie quotidienne sous le régime nazi à Bordeaux. Ce document unique, redécouvert par le petit-fils de l’auteur, Loïc Rojouan, constitue une véritable relique historique.
Créé durant l’été 1940, ce manuscrit illustré de près d’une centaine de textes et dessins offre un regard sur l’attitude des Bordelais face à l’occupant. “C’était très dangereux bien-sûr. C’était un acte de résistance”, souligne Loïc Rojouan, évoquant le courage de son grand-père qui avait dissimulé l’ouvrage dans un matelas.
Sophie Picon, historienne spécialiste de la période, qualifie le manuscrit de “petit trésor”. Elle souligne son caractère unique : “C’est un document unique, un instantané, qui rend compte d’un état d’esprit, d’une opinion très lucide de personnes qui, dès l’été 40, refusent l’Etat français collaborationniste et l’occupation allemande”. L’ouvrage, rempli de messages cachés, critique subtilement le régime nazi et célèbre la résistance britannique.
La redécouverte d’“A ç’qui paraît” offre une opportunité unique de plonger dans l’atmosphère de Bordeaux sous l’occupation. Ce témoignage pourrait bientôt être accessible au public, que ce soit dans le cadre d’expositions ou dans des musées.