Adama sylla, un artiste au service de la transmission
C’est un événement dans le milieu de la photographie, Adama Sylla expose pour la première fois à Paris. Les œuvres du sénégalais, en noir et blanc, témoignent d’une époque culturelle différente. Ange-Frédéric Koffi, jeune photographe et commissaire de l’exposition, nous parle de l’artiste.
"Faire circuler le travail d’Adama Sylla est quelque chose qui me tient à cœur”. Ange-Frédéric Koffi s’est donné pour mission de faire connaître au plus grand nombre cet artiste africain méconnu. Pourtant, il s’agit de l’un des plus grands représentants de la photographie africaine.
Né en 1934 au Sénégal, il passe une grande partie de sa vie appareil photo en main, arpentant les rues de Saint-Louis. Son style, d’après Ange, s’apparente à ce qu’on appelle un “mécanicisme de témoignage”. C’est à dire que l’artiste va répéter plusieurs fois le même mouvement photographique, et ce de manière mécanique. Ainsi, il va capter des “formes et des teintes différentes”. La photographie, d’après Ange, sert de témoin pour le futur : “l’acte photographique est par essence lié à la temporalité".
Adama Sylla est un travailleur : “Il a collecté et archivé énormément d’images et c’est quelque chose d’admirable”, affirme Ange. Et bien que les deux artistes travaillent de manière totalement différente, le commissaire de l’exposition a pris ce travail avec “beaucoup d’affection”. La prochaine étape pour Ange serait de faire connaître encore plus Adama Sylla : “Son travail est passé sous les radars. Alors en connaître un peu plus sur son œuvre peut montrer une vision différente de l’Afrique”.
L’exposition a lieu dans les galeries Talmart et LA LA Lande du 23 mars au 22 avril. On y retrouve une diversité de travaux en noir et blanc réalisés de 1960 à 1980 au Sénégal. Dans les années de construction du pays nouvellement indépendant dont le président Senghor fait de la culture un levier politique majeur.