Comment l’Islande a réussi à détourner les jeunes de la drogue et de l’alcool

(crédit photo : elsaolofsson)

Dans les années 90, un quart des jeunes islandais entre 14 et 16 ans fumait quotidiennement et 40% avaient déjà été ivres le mois précédant l’enquête. Mais l’arrivée d’un  professeur américain de psychologie, Harvey Milkman a tout changé. Il a suffit de quelques règles et de beaucoup d’épanouissement pour combattre les abus de drogue et d’alcool.

D’après le professeur Milkman, la consommation de substances psychotropes est vécue comme un moyen de combattre le stress. Certains chercheront à s’insensibiliser, tomber dans l’apathie, et d’autres accroître leur confiance en eux et faire face à leurs problèmes. D’après lui, les jeunes qui deviennent addicts à ce genre de substances sont déjà dans une posture abusive avant de sombrer.

Afin de combattre la détresse des jeunes, Il a créé le Project Self-Discovery (projet de découverte de soi) à l’origine à Denver. Il souhaitait occuper l’esprit des jeunes de manière positive afin de les détourner de la drogue et de l’alcool. Il a ainsi pousser les jeunes à se révéler et à s’exprimer à travers des activités variées comme la musique, la danse, l’Art ou les arts martiaux.

Face au succès de son projet à Denver, l’Islande a décidé d’inviter le professeur Milkman afin d’aider sa jeunesse à retrouver un équilibre. Le plan « Youth In Iceland »  repose sur des mesures simples. La vente d’alcool est interdite pour les moins de 20 ans, et l’âge limite pour consommer du tabac a été arrêtée à 18 ans. Les enfants âgés de 13 à 16 ans doivent respecter un couvre-feu fixé à 10 h du soir en hiver et minuit en été. Les parents doivent également s’engager, notamment à ne pas acheter d’alcool aux mineurs ou encore surveiller leurs enfants et ceux des autres.

Mais les règles seules ne suffisent pas et sont contre-productives. Les parents ont ainsi été encouragés à passer du temps avec leurs enfants et à favoriser le plus possible les activités extra-scolaires. Ainsi la capitale de l’Islande, Reykjavik, donne 300 $ aux enfants pour qu’ils puissent faire les activités de leur choix. 

Afin de mesurer l’effet du programme et le bien-être des enfants, une grande enquête est réalisée chaque année pour voir quels sont les taux de consommation de psychotropes chez les jeunes. De 1997 à 2012, les parents ont passé deux fois plus de temps avec leurs enfants et le nombre de jeunes pratiquant une activité sportive a également doublé. La consommation de cigarette, de cannabis et d’alcool n’a fait que chuter depuis. Entre 1998 et 2016, le nombre de jeunes entre 15 et 16 ans ayant été ivre le mois précédant l’enquête est passé de 42 à 5 %. Le nombre de ceux ayant déjà testé le cannabis est passé de 17 % à 7 % et le nombre de fumeurs est passé de 23 % à 3 % sur la même période.

Les jeunes islandais sont aujourd’hui les adolescents les plus sains d’Europe même s’il faut garder en tête que ce pays est particulièrement propice à ce genre de projet étant donné sa population peu nombreuse. Le modèle du professeur Milkman a déjà été exporté à plus de 35 villes en Europe et les résultats sont tous aussi encourageants.

Précédent
Précédent

Des lunettes connectées pour lutter contre la surdité

Suivant
Suivant

Un nouveau traitement contre les AVC développé par des français !